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petites coupures

La nuit je croise des biches
Mon chemin de lumière trace son bitume entre les herbes
et parfois un merle attardé
lance sa trille à la vitre

 





 

 

joues molles, oreilles souples
menton poilu, truffe fraîche,
c’est Vaya, ce matin,
qui se laisse explorer.

 

 

 

moi je guettais
un regard qui m’habillerait
petite, enfant, peu définie.



 

 

 

il pose dans l’assiette
la promesse que trahit une main cueilleuse
le tardif pissenlit de mars

 

 

 

 

le bouquet

le bouquet :
il croise les jambes,
attend.

 

 

 

 

ouf, je suis encore vivant
chante le coq
chaque matin

 

 

 

 

l’oiseau s’écrase contre une vitre
et rouge
étale son rire sur le sol  ;

c’est là qu’il termine son vol
et songe
j’ai sans doute trop fait le pitre.

 

 

 

 

emporté par sa fougue
le moineau de printemps
il est prisonnier d’une pièce

perché sur un jouet d’enfant
en haut de l’armoire
il cherche la sortie

 

 



tard

couchons nous
dans ce rêve de pierre
d’une beauté démesurable.

 

 

 

pas de mots
pas de maux
le froid a dû les geler tout crus
quelque part au fond de ma gorge !
et je vais dormir
comme un bébé chat
épuisé de n’avoir rien fait de la journée.

 

 

 

l’étoile du berger s’efface de mon ciel
comme le vase précieux de la cheminée
(le voleur le déplace de trois millimètres chaque jour).

 

 

 

impoéticable à d’autres
cette vie me sied
kaléidoscope renvoyant maints tableaux où je ne suis telle
et où le monde est pourtant mien

 

 

 

s’appelle l’automne
chaque année on peut être surpris
de sa véhémence à laver
les sueurs séchées de l’été.

 

 

 

à un détour du chemin
j’ai senti le soleil sur mon front
comme votre main.

 

 

 

matin d’été
le monde s’ébroue
de sa pluie d’étoiles.

 

 

 

les feuilles mortes se ramassent à la petite cuillère.

il n’y a plus de feuilles mortes,
des arbres, leurs rides, à grands coups d’automne

 

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